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jeudi 27 juin 2013

C'est comme si Paris n'avait jamais existé

Moins d'un an -ou presque un an plutôt- se sont écoulés, et nous avons retrouvé notre chère Pennsylvanie où rien n'a changé en notre absence : les premières chaleurs de l'été nous ont accueillis en grande pompe. Il faut désormais bannir de notre vocabulaire les substantifs suivants (liste non exhaustive) : chaussette, veste, pull, écharpe, bonnet, manches, couverture, tasse de thé, bouillotte, fraîcheur et froid. Notre gamme de mots se réduit plutôt à transpiration, chaleur, humidité, crème solaire, lotion anti-moustique, glaçons, sorbetière, climatisation, parasol et tongs. Le climat continental  local permet d'avoir une véritable saison chaude, celle qui ferait presque regretter le froid glacial de l'hiver et qui crée de solides amitiés avec les appareils à air conditionné.

Un boghei amish
Nous avons retrouvé notre maison en très bon état, grâce à des locataires en or qui en pris grand soin. Il n'en reste pas moins qu'il nous faut poursuivre les travaux entrepris l'an dernier : ces horribles murs d'un bleu "hôpital" ou "prison" doivent disparaitre, c'est une question de survie. Franchement parfois je me demande si les précédents propriétaires n'ont pas fumé la vieille moquette avant de choisir la couleur des murs... il faut croire que certaines personnes ont beaucoup de goût, mais surtout du mauvais. Je vais donc repeindre le salon lorsque le climat sera encore plus chaud et encore plus humide au mois de Juillet (j'aime prendre des risques). J'ai retrouvé le marché amish et ses calèches, les belles maisons victoriennes aux volets colorés, les immenses places de parking pour d'énormes voitures, le supermarché ouvert vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept, les assiettes démesurées au restaurant, et tout ce qui, de près ou de loin, appartient à la vie pennsylvanienne. La seule nouveauté (détail qui a son importance) consiste en la possibilité de trouver du morbier au supermarché!

Un morbier jurassien!
Nous partons la semaine prochaine pour un road-trip dans le sud des Etats-Unis. Direction la Caroline du Nord et du Sud, la Géorgie, la Virginie...et certainement d'autres états que nous traverserons en cours de route. Il va falloir que je révise un peu ma géographie, et surtout que l'on prépare de bonnes playlists pour la voiture. Nous allons y passer un certain nombre d'heures!
Tout est identique à l'an dernier, notre petit village de Lewisburg n'a pas bougé d'un pouce, nos amis sont toujours au rendez-vous et je dois presque me pincer pour me convaincre que notre année parisienne a bien existé. C'est surprenant à quel point il est facile de reprendre ses marques, de reprendre le fil de notre vie américaine comme si rien ne s'était passé. L'été sera tranquille, avant que le tumulte des bancs de la fac ne refasse surface. Donc j'en profite, je flâne, je prends mon temps, et je me remets à la cuisine. Mes premiers pains sont sortis du four hier, et il n'en reste déjà presque plus...

mardi 18 juin 2013

Good bye, Paris. Hello, Pennsylvania!

Le Canal Saint-Martin
Nous y voilà. Après une toute petite année à Paris, il est temps de reprendre la route vers les states. Un dernier petit tour du côté de la Butte aux Cailles, un dernier apéro en flânant dans le quartier latin, un dernier petit dîner à notre restaurant cambodgien préféré -Mondol Kiri-, une courte nuit, un réveil à trois heures du matin...et il est déjà l'heure de descendre nos 90 kilos de bagages, de sauter dans un taxi et de filer vers Roissy. Un petit vol via Reykjavik puis quelques heures de voiture entre l'aéroport de JFK et Doylestown (Pennsylvania), où nous ferons étape chez ma belle famille. Et enfin un retour au 'Burg prévu vendredi. 
Je crois qu'au final je ne me serai jamais vraiment sentie parisienne, juste "fraîchement débarquée", la tête encore embourbée d'anglais campagnard et bercée par l'ivresse et l'agitation de la ville, sans jamais réussir à appartenir à notre belle capitale. Dix mois sont largement suffisants pour se sentir chez soi, mais ce temps est trop court pour se forger une réelle identité de parisienne. Mes origines jurassiennes se devinent dès qu'on me voit sortir mon mini plan de Paris, en train de vérifier sur quelle rive je suis et si le vingtième c'est au nord ou au sud. Ah bon, la tour Eiffel n'est pas à l'est de Paris? Mais le métro c'est forcément souterrain, alors ce truc aérien ça doit être un genre de tram? Ah non, tiens, c'est bien un métro. Une vraie jurassienne je vous dis.
Nous rentrons à la maison. Home sweet home. Notre maison, c'est là-bas, mais mon pays, c'est ici. Finalement je ne me sens chez moi nulle part, pour l'instant. Car même en habitant aux Etats-Unis, je suis et je resterai française. Ce qui ne m'empêchera pas, comme les américains, de manger "des steaks grands comme la Croatie"*...
Notre-Dame de Paris
citation du très célèbre et grand intellectuel Tony Parker

vendredi 14 juin 2013

J-5

Le dernier jour s'approche toujours un peu plus et je me prépare à la transition. Désormais chaque petit morceau de comté -je ne suis pas jurassienne pour rien- prend un air de madeleine de Proust ; j'engrange et je me gave de ce qui risque de me manquer, croissants, rillettes, vins et fromages notamment. Et je fais le plein de compagnie. A commencer par la famille. Après une semaine parentale, ma sister débarque pour le weekend. Notre dernier weekend à Paris. Gloups. Le temps a passé vite. Très vite. Trop vite. Il n'est même plus temps de regretter ce que j'aurais pu faire mais qui est passé à l'as faute de temps. Maintenant il n'est plus l'heure de gamberger : j'ai rangé (jusqu'à nouvel ordre) mes peurs et mes doutes bien au fond de la valise, et j'ai ressorti l'enthousiasme et l'excitation du départ. Bientôt je vais retrouver la vie aux apparences de long fleuve tranquille de Pennsylvanie, où m'attendent de challenging challenges. J'en perdrais presque mon français, et il me va falloir veiller à limiter les franglismes et les pléonasmes. Tandis que mon esprit essaie de résister aux oxymores, l'attristante réjouissance du départ approche.

vendredi 7 juin 2013

Une autre page se tourne

Le déménagement approche, et une autre page, professionnelle, se tourne. J'ai quitté avec regret mon poste d'orthophoniste en neurologie adulte pour me consacrer à la vie étudiante jusqu'en 2015. Je serai donc étudiante en orthophonie aux Etats-Unis, pour obtenir mon équivalence de diplôme. J'ai l'impression de laisser derrrière moi une chaleureuse équipe et un job en or (ou presque). Je ne réalise pas encore que bientôt, je serai de nouveau sur les bancs de la fac pour apprendre et réapprendre mon cher métier. Deux ans de master au programme, pour la suite des cours commencés en 2012. Entre l'impatience, les frémissements anxieux de la nouveauté et le plaisir d'être à même d'apprendre de nouvelles choses, mon coeur balance. C'est la fin d'une époque et le début d'une nouvelle.  Les périodes de transition ne sont jamais faciles à passer, mais je garde le cap. Dans l'ambivalence du retour, je prépare nos valises. Again. Cruel challenge que de faire tenir une vie dans deux fois vingt-trois kilos, il ne faut surtout pas s'attacher aux choses matérielles. Bientôt, nous serons de retour en Pennsylvanie et je ne sais pas si j'y suis totalement prête...