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mercredi 18 janvier 2017

Se faire soigner aux Etats-Unis : épisode 3 (les dents !)

Je suis allée, en ce début d'année 2017, chez le dentiste. Rien de très intéressant à raconter à priori, sauf que l'expérience a été radicalement différente du dentiste en France. Première petite chose importante à savoir : les prix des dentistes ne sont pas contrôlés ici, et les tarifs varient d'un praticien à l'autre. La plupart des gens n'ont pas d'assurance dentaire ; ils payent le dentiste en cas de besoin uniquement. Nous avons une assurance dentaire, qui nous coûte un bras chaque mois. En théorie, nous avons droit à deux détartrages par an, et la plupart des soins de prévention et traitement sont remboursés, au moins en partie. Arrivée chez le dentiste, donc, j'ai d'abord signé un formulaire qui stipulait que mon assurance allait couvrir l'examen du dentiste et l'élaboration de son devis. Puis on a commencé à me faire des tas de radios de chaque dent, lesquelles sont apparues sur un écran géant devant moi. Puis la dentiste est venue m'expliquer que j'avais drastiquement besoin d'une couronne, et  qu'elle allait me mettre des tas de composites un peu partout dans la bouche, et que j'avais également besoin d'un détartrage "en profondeur", bien sûr non couvert par l'assurance. Le tout pour 1700 dollars. Ma première réaction a été d'écarquiller les yeux sur le devis (qui avoisine les 5000 dollars si l'on compte ce que l'assurance rembourse de son coté) et de leur signaler que je n'avais ni le budget ni l'envie de faire ces soins, à l'exception du soin d'une toute petite carie qu'ils m'avaient trouvée. Ils m'ont laissée mariner 45 minutes sur mon siège, le devis en main, avant de venir me chercher pour le "détartrage en profondeur". J'ai bien dit que mon assurance couvrait les frais de détartrage (normalement) mais ils m'ont assuré que ce type de détartrage, plus compliqué, n'était pas couvert. J'ai donc eu droit à mon super détartrage (très équivalent aux précédents détartrages que j'avais déjà eu sur le sol américain), et de belles dents. Puis ils m'ont un peu violemment demandé de planifier des rendez vous avec un spécialiste des dents dévitalisées, sous prétexte que ma grosse molaire du fond n'était peut-être pas bien remplie de son composite. Je suis sortie de là, énervée, et apeurée de penser que mes dents avaient besoin de tant de frais. Et puis, quelques jours plus tard, j'ai reçu une publicité dans ma boite aux lettres pour un autre dentiste, qui proposait des consultations presque sans frais. J'ai donc décidé de demander une seconde opinion, laquelle a été que (roulement de tambour) premièrement, je n'ai absolument aucune carie, et que deuxièmement, cette histoire de couronne peut attendre encore dix ans si besoin (et que ça me couterait moitié moins que chez le dentiste précédent avec ce nouveau dentiste). Moralité de l'histoire (pour ceux qui ont eu le courage de lire jusqu'ici), la santé est un véritable business aux Etats-Unis, et il n'est pas rare qu'on essaye de vous vendre des actes dont vous n'avez pas besoin. Les arnaques dentaires fleurissent un peu partout. Je vais changer de dentiste dès à présent, et essayer à l'avenir de voir mon dentiste français chaque année, lors de mon retour dans mon cher Jura...

vendredi 6 janvier 2017

Se faire soigner aux Etats-Unis, épisode 2


J'avais déjà publié, il y a quelques années déjà, un billet concernant les soins de santé aux Etats-Unis (à lire ici). Qui dit nouvelle ville, dit nouveau médecin, et dit aussi nouvelle couverture maladie. Mardi, j'avais rendez-vous avec mon general practitioner (mon généraliste), pour faire un petit bilan annuel de routine. Je sentais déjà que j'allais pas mal poireauter, avant même d'arriver, quand l'une des nombreuses secrétaires m'a demandé d'arriver au moins une demie heure avant l'heure prévue de mon rendez-vous. Sur place, je me suis garée, moteur encore allumé, juste devant la porte de l'hôpital. Car oui, de plus en plus de généralistes consultent dans de ce que je qualifierais de "mini-hôpitaux", avec toute une ribambelle d'employés, de secrétaires, d'infirmières, et de bureaucrates plus ou moins inutiles. Là, devant l'hôpital donc, un valet m'a ouvert la porte de la voiture, m'a tendu un ticket, et est allé garer ma voiture lui-même sur l'immense parking à disposition des patients et des visiteurs. Puis, je suis arrivée au cabinet médical, où une étrange machine m'attendait, pour faire le check-in. 


Il m'a bien fallu une dizaine de minutes pour répondre aux questions posées par la machine, sourire pour la photo de mon dossier médical, signer les innombrables formulaires de confidentialité, et payer les frais de la visite. Ou tout du moins la franchise restant à ma charge, soit 25 dollars, non pris en charge par mon assurance. La machine a alors émis un joli petit bracelet médical, que j'ai dû placer à mon bras, et qui mentionnait mon nom, prénom, date de naissance, et le nom du médecin concerné par ma visite. Comme si, juste pour se faire ausculter deux minutes par un généraliste, j'avais besoin de toute cette batterie de formalités. Le médecin s'est pointé, et elle a été très bien. Elle m'a ensuite directement dirigée vers le laboratoire, deux couloirs plus loin, pour une prise de sang. A la suite de quoi, j'ai eu accès à mes résultats de prise de sang sur internet, moins de deux heures après, et j'ai même pu envoyer directement un email au médecin avec des questions, laquelle m'a répondu dans la même journée. Il est désormais bien loin le temps pour moi où mon médecin traitant me répondait lui-même au téléphone et se passait de secrétaire. Ici, je reçois un email et deux textos pour me rappeler mon rendez-vous et je parle à trois standards différents pour planifier une visite médicale. Le standard de l'hôpital me rappelle le lendemain de la visite pour m'assister (ou vérifier) que j'ai pu prendre rendez-vous avec un dermatologue du même hôpital. La chose, très performante je dois bien l'avouer, m'a aussi parue très orientée "business". La santé est un véritable business ici, où les hôpitaux peuvent se faire de l'argent sur le dos des malades. Et je retiens pour finir que beaucoup d'américains, malgré l'Obamacare, n'ont toujours pas accès facilement à des soins qu'ils peuvent se payer. A l'heure où Trump parle même de supprimer ce semblant de sécurité sociale (qui est loin de notre sécurité sociale française), je frissonne en pensant que j'ai de la chance d'être parmi les personnes bien soignées...