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vendredi 6 avril 2018

Fitting in


J'ai vécu à beaucoup d'endroits, plus que certaines personnes, moins que d'autres, mais une chose est sûre, je ne me suis pas toujours sentie chez moi partout. Rien ne remplacera jamais ce sentiment d'appartenance à mon cher Jura, mais cette sensation est plus empreinte de souvenirs que de réalité concrète. Après le Jura, je suis restée en Franche-Comté ; trois ans de concours et trois ans de galère à Besançon, où je n'ai jamais vraiment eu l'impression d'être chez moi et de me fondre totalement dans le paysage. Des années de bachotage, de déceptions universitaires, peut-être les années les plus sombres de ma vie. Puis Lyon, la ville de tous mes meilleurs souvenirs, une ville que je chérie plus que tout et où j'aimerais revenir habiter un jour. Qui sait, peut-être à l'aube de la retraite, ou d'ici une vingtaine d'années lorsque la Floride et son soleil perpétuel seront devenus lassants et obsolètes ? Il m'a fallu peut-être deux ans pour apprivoiser cette immense ville et m'y sentir tout à fait comme chez moi. En fait, ce sentiment a plus ou moins coïncidé avec ma rencontre avec Logan. Plus de concours, des études qui suivaient une voie toute tracée, la vie y était presque simple à l'époque. Notre super appartement dans le vieux Lyon avec vue sur les quais de Saône y était peut-être pour beaucoup, et puis c'est aussi la ville de notre mariage, la ville des premiers souvenirs ensemble, la ville de mon école d'orthophonie et la ville où j'ai été diplômée. A Lyon, I fitted in. Les anglophones abordent très bien cette sensation d'appartenance, d'être à l'aise et d'être chez soi. Et puis, après un séjour de quelques mois dans le Jura, dans l'attente bien impatiente de mon visa pour les Etats-Unis, j'ai finalement débarqué en Pennsylvanie centrale, dans un charmant petit village aux vaches plus nombreuses que ses habitants. J'ai été accueillie très chaleureusement par la communauté locale, faite d'universitaires et de locaux, et je me suis toujours sentie relativement chez moi. Mais pas au point d'appartenir complètement à la communauté locale. An odd piece. Un genre de pièce rapportée, presque exotique pour certains, appréciée, mais toujours un peu en décalage avec ma culture d'origine. Un petit passage par Paris, pour une courte année, puis un peu plus tard par Tours, pour une autre année, et nous sommes finalement arrivé à Miami. Et aujourd'hui, pour la première fois depuis Lyon, je retrouve cette sensation d'être totalement chez soi. Miami est une grande ville, cosmopolite, où tout le monde vient d'ailleurs ou presque, où de nombreux langages et de multiples cultures se côtoient, et où finalement être française n'est pas tellement ni exotique ni très intéressant. C'est là que je peux enfin palper ce sentiment, beaucoup plus tangible, d'être chez moi. Tout le monde se fiche pas mal que je sois française ici. I truly fit in. Trop de personnes ont un parcours atypique ici pour que quiconque puisse sortir du lot. Alors je peux dire que Miami est véritablement devenue ma home, sweet home...

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